Par Françoise
Tous
les merveilleux moments ont une fin. Il a donc fallu que je rentre en métropole.
Bien sûr, une infinie tristesse a envahi les protagonistes de cette
extraordinaire aventure…
Après
un voyage plutôt long j’ai retrouvé mon environnement carolomacérien non sans
un goût amer.
La maison m’attendait mais pas mon frigo qui
résonnait le vide. « Un frigo de célibataire » m’aurait fait
remarquer un certain Hadrien !!!
Évidemment,
il faut le remplir. C’est pourquoi, je décide de me rendre au
« Sodicasch » de la Croisette (le carrefour ardennais). La route est
belle (sous entendu : aucun trou, aucun zébu, aucune chèvre, aucun enfant
courant sur les bas cotés, aucune voiture garée en double file voir triple
file, aucun scooter,…). En fait, une vraie route permettant une circulation
aisée. Le soleil est là, la lumière aussi. Le retour me semble un peu moins
lourd. Il existe un parking facile d’accès et
je me gare avec une facilité déconcertante. Bien sûr, je compare avec nos
habitudes chiconiennes où garer super Twingo est presque une épreuve de force.
Je
sors mon magnifique panier mahorais vert anisé recouvert de ronds multicolores
et je rentre dans le magasin.
J’ai l’impression de redécouvrir cet endroit
que je fréquente une à deux fois par mois. Je suis surprise par les lumières
artificielles, par les bruits (musique du magasin, les gens qui s’interpellent,
les appels par haut-parleur des hôtesses d’accueil, …). Pour me protéger de ces
agressions visuelles et auditives, je tente de me rappeler la liste des courses
prévue. Il me faut des yaourts, il me faut des yaourts !!! … Après bien
des difficultés, je retrouve le chemin du rayon laitage… Et là, un
choc !!! Je suis au milieu d’une abondance de marchandises. Des yaourts dans
tous les sens, à droite, à gauche, de toutes sortes, des milliers de yaourts…
Je suis prise d’une sorte de panique qui m’épouvante et me donne la nausée. Je
suis bloquée au milieu de l’allée et je suis incapable de bouger. Les gens
passent me regardent et me croient indécise… Prendre quelque chose et vite se
sauver de cet endroit… Mas prendre quoi ??? Je craque, me précipite sur
des fromages blancs et je retourne en courant dans l’allée principale. Je
souffle.
Je
me demande comment je vais continuer mes achats. Je tergiverse : madeleines,
fromage… Finalement, je stoppe tout, je passe à la caisse et je retrouve ma
voiture. Je finirai mes courses une autre fois.
Notre
vie mahoraise nous protège de cette surconsommation. A Chiconi, je mets environ
dix minutes pour trouver une « place » pour super Twingo, mais je mets dix minutes pour
remplir mon caddie. Le rayon yaourts nous offre trois choix :
-
Les crèmes « Elle et Vire » dont la date de péremption est
très longue
-
Les Yaourts « Oula » produits à Mayotte (surtout vanille et litchis)
-
Les yaourts réunionnais.
On
ne se pose pas de question, on prend ce qu’il y a dans les frigos. Et nous
mangeons tous la même chose. Il n’y a pas de différence sociale comme avec
l’alimentation de « grande surface ». L’achalandage est largement
suffisant. Nous n’avons pas d’exigence. Nous nous contentons de ce qu’il y a dans les rayons. Et nous
vivons très bien et n’en souffrons pas. La qualité de notre vie ne s’en ressent
pas.
Je n’ai toujours pas fini de remplir
mon frigo… !!!
Entrée de la supérette du village (6000 habitants) |
Joli article qui sent le vécu ! Beau travail, ma journaliste préférée !
RépondreSupprimerJe n'ai jamais été un adepte de la surconsommation, mais je mesure aussi cet écart entre ce "trop de tout" qui nous est proposé en métropole et le "suffisant" qui existe encore ici.
ça y est, j'ai à nouveau "rempli" mon frigo. Je voulais rassurer tout le monde. Je ne vais pas me laisser mourir de faim...
SupprimerSuper ma couse... j'étais inquiète!!!
RépondreSupprimergros bisous