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jeudi 14 novembre 2013

n° 41 : Le trail des gendarmes de Mayotte

Il n'y a pas pléthore de trails à Mayotte. C'est même une discipline assez nouvelle.
Le plus long et le plus connu, Le Mahoraid, n'en est qu'à sa cinquième édition, je crois.

J'ai donc décidé de participer à toutes les courses "nature".
Bon, ici on les appelle "trails", même si les distances sont modestes : de 15 à 30 km, excepté le mahoraid qui en compte 70.

Lundi 10 novembre, les gendarmes de Petite terre avaient donc organisé la seconde édition du Trail de la Sainte Geneviève.
Novembre, c'est déjà la saison chaude. Saison humide pendant laquelle la lourdeur du temps est parfois bien pesante. C'était donc, soit trombes d'eau, soit soleil impitoyable
Et c'est la seconde proposition que nous avons eu à affronter pendant ces 20 km.
A Mayotte, il faut oublier ses" performances" métropolitaines, surtout si on est un M'zungu fraichement débarqué. Courir sous les tropiques bouleverse totalement les repères, surtout chronométriques.

Et c'est donc à 8 h00 que le départ allait être donné. L'heure tardive était justifiée par le fait que les gendarmes organisateurs sont basés sur l'autre île et qu'ils doivent prendre la barge pour arriver sur Grande terre.

Peloton honnête de 120 coureurs. Une dizaine de mahorais et pas une seule mahoraise. Une boueni est bien là, mais son salouva (habit traditionnel porté par 99% des femmes) n'est pas ce qui se fait de mieux pour courir. Non, en fait c'est l'épouse d'un coureur M'zungu.




A l'heure dite, la troupe part sous un soleil déjà bien ardent.



J'ai une petite pensée pour les ardennais et champenois qui s'élancent au même moment sur les pentes sparnaciennes ; ils doivent avoir un terrain beaucoup plus humide et collant à souhait !
Et quelques degrés en moins ; ici il fait plus de 30°.


Pas de possibilité de se mettre doucement en chauffe : ça part tout de suite avec des raidillons poussiéreux. Je souffre pendant ces cinq premiers km. Direction "la maison du gouverneur" (désaffectée).





Les premiers, deux frères habitués des podiums, filent déjà comme le vent (chaud).
On notera, au même endroit, la différence d'aisance et deux types de styles fort différents....                                                                      

Comme tout bon "Diesel", c'est seulement au bout d'une heure et de 7 km de course que je commence à me sentir bien. Au ravito, je bois, je bois et je rebois. Et je remplis mon camelback !
Pas trop le temps d'admirer la maison du gouverneur.

Puis vient la partie la plus éprouvante pour beaucoup, mais sans doute celle que je préfère : les sentiers improbables tracés dans la forêt et invisibles à un mètre.
Mais pas de risques de se perdre, car les gendarmes ont balisé le parcours de façon hyper rigoureuse : de la rubalise tous les 5O m ; à chaque bifurcation, un militaire en treillis qui nous oriente.
C'est parfait ! Organisation au top !

Et quels paysages !
On jette un œil par ci, par là pour admirer ; mais pas trop quand même, car le risque d'accident est réel.
Par deux fois, je me prends les pieds dans des lianes très solides. Pas de chute, mais deux crampes aux mollets !


Nous grimpons sur les crêtes et longeons des à-pics somptueux.
Là-haut ; oui, tout en haut !


J'ai l'impression de ne pas traîner en chemin ; je cours même dans les descentes glissantes en me rattrapant aux troncs. En fait, je ne vais pas à plus de 6 ou 7 km/h dans cette partie !


Puis c'est la dernière portion du parcours tout en descente. Cinq km où nous allons longer des champs.
Les familles y travaillent en plein soleil. Des enfants creusent le sol avec des pioches plus lourdes qu'eux.
Plantation de manioc, dessouchages .
Nous croisons beaucoup de monde : des bouenis avec des cargaisons impressionnantes sur la tête, des bandes de gamins jouant dans un cours d'eau, des jeunes filles hilares de nous voir suant et peinant. Tous ou presque ont ce mot unique et tant de fois entendu : " Courage !"
C'est vrai qu'il ne faut pas être bien net pour courir ainsi en pleine chaleur, non ?!





Mais ça sent la fin. Et j'ai décidé de ne pas me faire reprendre dans la descente. Bon, pour un podium en Vétéran 2, ça m'a l'air compromis, car j'ai vu trois ou quatre vieux me passer allègrement en début d'épreuve.



Et voilà l'arrivée, après 3h 09 de course. Pour info, le vainqueur a mis moins de deux heures !!!
Ma moyenne horaire est très basse : même pas 6,5 km/h ! Moins qu'à l'Ardennes Méga Trail et ses 90 bornes.
Encore quelques chiffres : 1030 m de dénivelé pour un peu moins de 20 km. Une 47 ème place au général et une 6 ème en Vétéran 2 hommes (à partir de 50 ans).
Le vainqueur, qui a couru sans aucun ravitaillement embarqué !


L'arrivée du n° 43, une heure et quart plus tard !
Douches en plein air







































Podium féminin

Podium masculin, 100% mahorais


















Ma prochaine course ? Sans doute 8000 km plus au nord, du côté des Ardennes et d'une certaine corrida dans les rue de la préfecture.

3 commentaires:

  1. bravo didier (patrick)

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  2. bien didier,surtout n'oublie pas ton short,ta casquette et ton tee shirt pour la corrida,tu en auras certainement bien besoin pour mettre sous la doudoune et le K WAY vue le temps que l'on a ici,ce sera une couche supplementaire.A bientot de te voir.Christophe H

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  3. Merci Christophe. Je vais suivre tes conseils. A bientôt. Et Patrick, à la Corrida, également, sans doute.

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