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dimanche 6 octobre 2013

n° 26 : Mon premier trail tropical

Par Didier

Ce samedi 5 octobre avait lieu la seconde édition du "Raid du bout de l’île".
La distance annoncée est de 30 km. Le départ est prévu à 7H00. C'est donc un trail, c'est à dire une course qui ne se déroule que sur sentiers et chemins. Pas de routes bitumées, donc ; mais des passages sur la plage par contre.

Pour cette seconde édition, les organisateurs ont eu la bonne idée de ne faire aucune inscription sur place ; l'an dernier, il avait fallu deux heures pour inscrire tout le monde et la course était donc partie à 9 h !

Prévoyant que j'aurais peut-être du mal à trouver le départ dans Bandrélé (un village que je ne connais pas sur la côte Est ),  je me lève donc à 4H45 et pars à 5H25. Tenue de course habituelle avec bien sûr l’indispensable camelback (sac à dos avec une poche à eau de deux litres).


J'arrive au point de ralliement à 6H10 ; très tôt finalement. Car les organisateurs ne sont pas encore là. Il devait y avoir un petit café/croissant de départ. Mais en fait, rien. Tant pis, puisque j'ai déjà mangé mes pâtes ce matin. Miam !

Sur place, une centaine de coureurs dont une proportion de féminines plus importante qu'en métropole. Et à leur physionomie sportive, je sens qu'elles ne sont pas là pour faire de la figuration. La suite me donnera raison.
Très peu de mahorais ; il n'y a que les m'zungus pour aimer se faire mal ainsi !
Mais parmi les locaux figurent quelques jeunes du GSMA (service militaire volontaire qui existe aussi à la Réunion) et également le futur vainqueur.

6H50 : l'heure du briefing. Incroyable ; on va partir à l'heure ! Car je me suis déjà fait à l'heure "mahoraise"qui signifie : "bientôt, tout à l'heure, dans pas longtemps, peut-être, ça va pas être long, et pis si c'est pas maintenant ça sera plus tard" ou tout cela dans le désordre.
Finalement on démarre à 7H10 dans les rues du village, sans ligne de départ ni coup de pistolet, bien entendu.

Et tout de suite, ça commence fort : des raidillons qui font suite à des montées. Devant, les premiers sont déjà en train d'envoyer sévère. Plus personne ne parle ; cueillis d'entrée ! Et c'est parti pour une heure de singles (chemins très étroits, sinueux et jamais plats).
En fait, je ne suis pas du tout dépaysé : je me croirais sur l'Ardenne Méga Trail. Des racines, des pierres, des sauts de cabris qu'il faut effectuer sans cesse. Ce n'est pas possible,  je ne dois pas être très loin de Roc la tour ou des Dames de Meuse !
En levant quand même de temps en temps la tête, j'entends les arbres me dire qu''ils ne me connaissent pas, en fait. Et qu'il ne sont ni des sapins, ni des charmes ou des chênes, mais des manguiers, des jacquiers ou d'autres qui me sont inconnus. Enchanté de vous rencontrer !



Ces deux photos proviennent d'internet  ( je n'allais pas me "balader" avec mon appareil)

Au premier ravito (eau ou coca ; pas de solide), on nous annonce que le troisième et dernier ravitaillement est annulé. Le bateau qui devait tout apporter a eu une avarie de moteur ; on fera avec, ou plutôt sans.
Du coup je recharge mon camelback, car ça commence à chauffer vers 8h 30.

Et c'est aussitôt après, qu'avec un groupe de cinq coureurs, .... je me trompe de chemin.
J'en entend déjà certains rigoler, même à 8000 bornes ! !!! Et bien, ça n'est pas de ma faute. Et toc. Pour une fois.

En fait, il était quasiment impossible ne ne pas se s'égarer.
Car ici, aucun balisage ; pas de petits morceaux de plastique accrochés aux branches et appelés "rubalises" pour signifier que l'on est sur le bon chemin. Pas d'indication aux carrefours des routes.
Demi-tour, donc. Et on voit au loin devant nous le groupe que l'on avait lâché cinq minutes plus tôt.
En fait, on ne sera pas les seuls à s'être perdus. Bien d'autres ont fait des petits tours gratuits dans la nature !
Comme je ne veux plus en faire plus qu'il n'en faut, je m'accroche à une féminine qui a fait la première édition. Je la suis tant que je peux et comme je peux. Car, elle gambade comme un cabri. Mais je resterai sur le bon parcours, cette fois.


C'est ensuite que l'on alterne plages et forêts. Courir sur le sable est une chose délicate et éprouvante. Au total, nous arpenterons cinq plages.














Comme d'habitude, et tel qu'on peut le voir sur les photos, les plages sont bondées !






















Un petit baobab. Il n'y en a principalement qu'au sud de l'île.





















Puis de nouveaux chemins étroits commencent à fatiguer les organismes. Pas seulement les miens. Ceux des militaires, très présents dans le peloton et qui s'interpellent avec des "mon lieutenant", "caporal, vous savez où est l'adjudant-chef ?" ou " l'aspirant est devant nous". Je n'ai pas trop envie de revivre mon service militaire !

Et soudain, alors que le chemin est des plus étroits et à flan de ravin, nous tombons nez à nez avec un troupeau de zébus et l'agriculteur qui les suis. Personne ne s'arrête ; on dit seulement bonjour à l'éleveur et les deux groupes se croisent, se frôlent ; et tout le monde passe. Je n'ai jamais vu de bovidés aussi placides que ces zébus. Seul un veau a fait un petit écart.

Arrive la dernière partie du parcours : la plus casse-pattes. Des pierriers à descendre ou remonter. Je n'arrive plus à courir. Je n'essaye même plus. Trop risqué. Et puis, ça tombe bien ; c'est au moment où j'en ai un peu plein les bottes !


On doit en être à 20 bornes environ, au dire de ceux qui on une montre avec GPS. Plus que dix. J'y vais donc mollo. Et je surveille ma réserve d'eau.

Et voilà que l'on rentre dans un village : Dapani ! C'est l'arrivée. "Plus que 400 mètres",  nous annonce une marcheuse. Ici, ça n'étonne pas grand monde que ce qui est écrit sur le programme soit archi-faux.

Je finis donc frais ; presque trop. Au final, 22 bornes en 3H15. Et 38 eme sur 100. Plutôt satisfait.


Vous aurez noté l'orthographe particulière du mot "Arrivée"

L'ambiance d'arrivée est bon enfant. Mais rien à boire ou à manger. Je négocie une bouteille d'eau avec un organisateur. Et que c'est agréable de se reposer à l'ombre des palmiers ! Bon, pour la douche, c'est un peu plus compliqué. Car il n'y a pas l'eau courante partout dans le sud. Une citerne et un arrosoir feront l'affaire ! On ne va pas faire les difficiles.
Avant cela, je pose pour la postérité avec le maillot de l'Ardennes Méga Trail, que j'ai mis à l'envers pour l'occasion. Notre sanglier fétiche est allé à Mayotte ; la preuve !



Et c'est avec des collègues enseignantes que je suis allé arroser cette belle course. Je n'ai pas trouvé de bières belges ; pas de Chimaytime, donc.
Ice tea time au bord de la mer et de la piscine, ça n'est pas si mal, vous ne trouvez pas ?

7 commentaires:

  1. Les photos sont superbes... Tu peux réserver une table au restaurant avec piscine pour ma prochaine venue.
    S'il te plait ne me demande pas quand?

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  2. Félicitations Didier pour ton premier trail à Mayotte, et merci pour ce très joli résumé, on s'y serait cru un instant
    Bonne continuation

    Eric

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    1. Merci Eric. Félicitations pour ton S-C.
      Bientôt de nouvelles histoires de trail ; j'accompagne deux ardennais sur une partie du grand raid de la Réunion la semaine prochaine.

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  3. Très joli parcours. Les photos sont ravissantes. La dernière me tenterait bien pour une petite baignade après une ballade en forêt!
    Bisous
    Véro

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    1. La table est réservée ! Le parcours aussi. Mais attention ! : je serai le guide...
      Bisous à vous deux;

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    2. A quand le prochain article, le journaliste fatigue...
      Nous attendons avec impatience!!!
      Bises

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  4. Quand on viendra tu maîtriseras parfaitement la région... il y aura moins de craintes de se perdre!!!
    Bisous
    Véro

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