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lundi 2 septembre 2013

N°16 : La cueillette de l'Ylang-Ylang

Par Françoise :

    Dimanche, nous sommes allés à Ouangani (centre de Mayotte, seule commune qui n'a pas vue sur l'Océan) pour la cueillette de l'ylang-ylang. Nous étions entre wazungus (mzungus au pluriel c'est à dire entre blancs), accompagnés par un jeune mahorais dirigeant l'exploitation familiale d'ylang-ylang, une des rares existant encore sur l'île.
Quelques explications nous ont été données :
Mayotte doit son surnom d'île aux parfums à la "fleur des fleurs", l'ylang-ylang importée d'Asie.


Les fleurs sont distillées dans un alambic et donnent des huiles essentielles qui ont plusieurs utilisations (parfumerie, cosmétique, alimentaire). Il faut cinquante kilos de fleurs pour faire un litre d'essence ; l' une des meilleures au monde d'après Guerlain.
Les arbres sont étêtés pour faciliter la cueillette des fleurs et donnent une apparence noueuse et tordue aux branches.
Puis, nous sommes passés à l'action : la cueillette des fleurs. Toutes les fleurs ne peuvent être cueillies ; uniquement celles dont le cœur change de couleur et rougit.
Équipés d'un panier tressé et par groupe de cinq, nous avons débuté notre travail prévu pour une heure. Nous avons rapporté deux kilos de fleurs... Une bouéni (femme en mahorais) en ramasse pendant quatre heures entre quarante et cinquante kilos. Productivité...!!!














Nos fleurs sont allées rejoindre l'alambic pour entamer la distillation.
En attendant, nous avons tenté de tresser des paniers en feuilles de cocotier... Ouah...!!! Mon adresse habituelle m'a fait capituler après un début de tressage plus que laborieux alors que Didier réussissait son premier panier que nous exposons avec fierté dans l'appartement.


















Après tant d'effort,nous sommes passés à table et avons dégusté un repas typiquement mahorais : papaye râpée, papaye cuite dans du lait de coco, riz coco, brédes (ici feuilles de songes) écrasées dans du lait de coco, poulet, poisson, salade, tomates, bananes et manioc bouillis...







 Enfin, nous sommes allés vérifier la distillation. En fonction de la densité voulue, la durée de la distillation varie. Pour faire une huile essentielle complète il faut vingt quatre heures de distillation.
Les odeurs sont particulières... Un peu entêtantes et pas vraiment agréables. Le parfum si délicat de la fleur paraît dénaturé.
 Les parfumeurs l'utilisent avec parcimonie pour la composition des parfums les plus raffinés.








 Malheureusement, l'ylang-ylang devient rare sur Mayotte. Les coûts d'exploitation deviennent très élevés ( coût de de l'entretien, coût de la main d’œuvre, coût de l'exportation). Notre hôte essaie de développer des produits cosmétiques à base d'ylang-ylang en y associant de l'huile de coco, de la cannelle, des agrumes. Mais pourra-t-il les vendre à des prix raisonnables ???
 L'ylang-ylang va-t-elle continuer à parfumer l'île encore longtemps?










4 commentaires:

  1. Merci Françoise pour ce partage instructif... que de belles choses qui chatouillent tous les sens!!
    Je suis surprise que tu ne sois pas parvenue à faire ton panier!!!
    Gros bisous
    Véro

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    1. Et oui, malgré mon âge mes doigts ne se sont toujours pas habitués aux travaux manuels...
      Je crois qu'il ne faut pas que j'insiste!!!
      Gros bisous

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    2. T'inquiète pas tu as plein d'autres qualités...
      Gros bisous
      Véro

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  2. Quelle expérience riche en tout genre!
    merci pour tout ce que vous partagez et nous faites découvrir.
    nous attendons avec impatience des nouvelles de la rentrée de Didier!
    la piscine te semblera fade à ton retour!

    biz

    Marie

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