"Et ça continue encore et encore...", comme dirait la chanson.
Je sors du conseil d'école extraordinaire qui devait permettre de trouver une solution pour que puissent s'appliquer dans le commune les nouveaux rythmes scolaires.
Les parents ont répondu présents : salle pleine. Et la mairie aussi : l'adjointe au maire et un responsable des services communaux sont là.
Cela commence plutôt bien avec la recherche d'une solution qui satisferait tout le monde, et surtout les parents et les enfants, bien entendu.
La directrice parle en français et traduit en shibushi.
Quand arrive la proposition de la mairie : lundi prochain, début des nouveaux horaires !
Les parents s'interrogent : où les enfants vont-ils manger ? Et que vont-ils manger ? Qui va les garder ? Et qu'en est-il des "activités" prévues ?
Et là, c'est un peu la douche froide : "il y aurait cinq personnes" pour s'occuper des deux cents élèves de l'école ; pas de repas, "pour le moment" ; ce dernier devrait être prévu par les parents, mis dans un sac qui resterait au chaud, et le local serait la salle de classe.
Quant aux activités, ce n'est même pas le sujet. Tout cela est provisoire, nous dit-on. En octobre, il y aura un repas froid et un chaud en janvier.
Et pourquoi pas tout de suite des conditions d'hygiène et de vie acceptables ? Parce que cela couteraient 1,1 millions d'euros à la commune !
Les parents mahorais sont des gens sensés : il voient bien que cela ne peut pas fonctionner correctement ; ils posent des questions pertinentes ; s'insurgent parfois, et émettent de sérieuses réserves. Ceux qui habitent tout près de l'école se proposent même de ne pas mettre leurs enfants le temps de cette pause méridienne afin de ne par surcharger les groupes.
Enfin, c’est ce que je crois avoir compris, car le passage par la langue française est de plus en plus rare au fil des minutes. On parle de plus en plus fort et en shibushi. Des collègues mahorais qui ne parlent que le shimahoré ont même du mal à suivre. On me traduit partiellement ; j'avais compris l'essentiel.
Après deux heures de questions réponses/enflammées, la séance est close. Tout le monde repart en se disant que ça risque fort d'être le bazar dès lundi.
Les enseignants ont la crainte de retrouver leurs classes "un peu" en désordre . Et les enfants "un peu" fatigués et énervés d'être restés dans le même local pendant 2H30 supplémentaires sans rien avoir à faire...
Je ne serai même pas là lundi puisque j'encadre des étudiants au centre universitaire, comme le veux ma fonction de formateur. J'ai donc quelques craintes supplémentaires...Je souhaite bon courage à mon remplaçant d'un jour...
Mais dès mardi, je serai en mesure de prendre le pouls de cette réforme ; je crains qu'il ne batte de façon arythmique...
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