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samedi 19 juillet 2014

n 79 : Poubelles, la vie !

Le jeu de mot est un peu facile,  je sais ! Mais il fallait être un peu léger pour commencer cet article sur une des faces pas très glorieuses de l’île aux parfums.

Dans le n°22, Françoise avait déjà largement traité ce sujet ;  il est malheureusement inépuisable.

Deux actions ont été menées cette semaine pour faire en sorte que Mayotte ne soit plus une décharge à ciel ouvert.
Une goutte d'eau dans la mer, sans doute. Mais on peut espérer que, petit à petit, la notion de  préservation de l'environnement prendra de la valeur pour de la majorité de la population.
Majorité qui s'en fiche royalement pour le moment !

Destination numéro un, la réserve naturelle de l'îlot M'Bouzi situé  à quelques encablures de Mamoudzou, la préfecture.



De loin cette réserve ressemble à un petit paradis. Mais de près, les choses sont bien différentes.
Le premier fléau est la surpopulation de rats qui mettent en péril les oiseaux. Un début de dératisation a été effectué récemment. Et des espèces sont revenues nicher : les chouettes effraies, les paille-en queue et les hérons verts.





















Il parait qu'il y a aussi foule de makis, mais je n'en ai pas vu.

Il faut dire que les vingt-cinq volontaires et les cinq membres de la  réserve naturelle n'ont pas chômé de 9h à 15h.
Répartis sur les cinq plages de l'île, nous avons ramassé toute sorte de choses :
parmi  les détritus les plus volumineux, citons une télé, six pneus, un pare-chocs, une bouteille de gaz, une porte de frigo, des planches.
Mais on a aussi trouvé des chaussures, des bouteilles et canettes, divers vêtements, des coussins, des morceaux de plastique variés.
Ce qui a été le plus pénible à collecter : le polystyrène disséminé en tout petit bouts et les sacs de riz en plastique tressé qui s'agglutinaient dans les branches.






































Une pause s'impose !

















Il faut tout charger sur les bateaux quand on est sur une île
 
Notre "butin"




























Au final, deux petits camions municipaux bien remplis.
Tous les volontaires ont bu un bon coup après cette journée ; sauf les trois qui faisaient le Ramadan et qui ont un peu plus souffert que les autres. Rendez-vous en juillet 2015 pour les déchets de surface, et en avril pour les détritus sous-marins.


Destination numéro deux : à trente mètres de ma porte, une décharge sauvage coincée entre le cimetière et la maison. Jusqu'à la fin de la saison des pluies, c'était un point de dépôt des ordures ménagères. Mais l'état très "dégradé" de la route d'accès a servi de justification aux services du SIVOM pour ne plus passer.
Résultat : trois mois et demi sans ramassage !!! Ça en impose !

Après bien des démarches à la mairie et au SIVOM, des discussions un peu stériles avec divers membres du conseil municipal et chef des services techniques, l'inespéré est enfin arrivé !

Mais là non plus, ça n'a pas été simple .
Vous pensez sans doute qu'un camion est venu accompagné par quelques hommes habillés en orange ou en vert. Vous n'y êtes pas du tout !

Ce sont dix enfants du quartier et deux ou trois m'zungus qui se sont chargés du ramassage à la main avec un matériel dérisoire : des gants, des sacs poubelles et un seul râteau.
Que faisaient les employés municipaux pendant que des enfants de dix ans curaient le fossé nauséabond ?
J'ai posé la question à la maire adjointe présente sur les lieux (au volant de sa voiture) ; j'attends toujours sa réponse...
Des dizaines d'adultes sont passés, nous ont regardé et sont repartis.
Tant pis ! Félicitations à ces enfants qui ont vraiment bossé comme des chefs !














































En fin de matinée, un camion et un tractopelle sont venus charger les quelques quinze mètres cubes.
















Le lieu, même s'il n'est pas impeccable, est bien plus propre. Pourvu que ça dure !

1 commentaire:

  1. En tout cas, si les adultes n'ont aucune conscience écologique les enfants vont l'acquérir....!!!
    Beau travail.
    J'espère que l'on pourra visiter l'île.

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