"Quel est le point commun entre les trois constructions qui suivent ?"
Regardez bien la maison rose au centre |
Ça y est ? Vous avez trouvé ?
Effectivement, ce sont tous les trois des magasins. Plus précisément des doukas, petites épiceries locales.
Pour vérification, voici les trois grossissements :
Autre question pour ceux qui ont l’œil aiguisé :
"Quel est le logo de marque qui revient sur les trois devantures ?"
C'est rouge, et ( malheureusement) universel.
Eh oui ; Coca-Cola est là ; partout.
En fait, c'est la marque qui a fourni les enseignes des magasins tout en les personnalisant. Malin !
Voyez plutôt.
C'est pour cela que les doukas MACHANI, BACAR ou MAMBAD MAHAMOUD, ainsi que toutes les centaines d'autres sur l'île, sont de la couleur du marchand de la célèbre boisson gazeuse caramélisée !
En métropole, les épiceries ne sont plus qu'un lointain souvenir dans la plupart des régions. Elles ont un relent d'années 70.
A Mayotte, il y en a plusieurs par rues, même dans Mamoudzou, la ville principale (60000 habitants).
La préfecture estime qu'elles représentent 50 % du commerce de l'île.
Énorme, en France au 21 eme siècle !
Les principaux clients sont les mahorais ; très peu de m'zungus s'y approvisionnent. Ou alors, on y va en cas de dépannage. Car elles sont ouvertes tous les jours.
Il y a de tout dans les doukas : des cartes de téléphones (Orange, SFR et Only), des ustensiles de cuisine, des fruits et légumes, des jouets, des vêtements, des nettoyants ménagers, etc.. ; mais aussi et surtout des canettes de boissons sucrées et acidulées, ainsi que des petits paquets de chips en tout genre dont on retrouvera les emballages dans les rues et ruelles, ainsi que dans les rivières.
Ces doukas subiront-elles le sort des épiceries de campagne métropolitaines ?
Ce n'est pas à souhaiter. Car, même si les produits y sont souvent plus chers que dans les supérettes, les doukas font vivre une bonne partie de la population.
Car ce sont souvent des commerces familiaux. On y trouve fréquemment un jeune homme ou une jeune fille à qui on a confié la tâche de garder le magasin pour quelques heures.
Il est probable qu’une partie de ces doukas ne tienne pas le choc face aux exigences qu'impose la départementalisation ( qui date de 2011, mais qui commence seulement à s'appliquer) : réglementation en terme d'hygiène, d'affichage des prix, de droit du travail.
Une ATSEM ( agent communal qui aide l’instituteur de maternelle) de l'école tient l'une de ces doukas sur la place du village.Mais les clients ne sont pas légion.
Un collègue instit a donc donné une idée à son aide maternelle : transformer son épicerie en boutique de glaces et de jus de fruits naturels.
Quand on connaît le nombre d'enfants à Mayotte...
Mais on ne fait pas changer les habitudes commerciales comme cela.
A bientôt, pour la suite de la suite....
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