Des djinns sévissent au collège
Le collège de Tsimkoura a
été la scène d’une crise de djinns ce matin. L’épidémie s’est rapidement
propagée et la situation est vite devenue problématique.
Une maman d’élèves du collège de
Tsimkoura (commune de Chirongui) nous a alertés: on lui conseillait de
venir chercher son enfant victime de crise de djinns. « L’établissement
ne l’a jamais demandé, il s’agit de crises de panique venant d’autres
parents », indique le vice-rectorat, plus habitué aux jeans des
enseignants qu’à ce genre de phénomène.
En tout cas, la situation est vite
devenue « ingérable » selon les mots du vice-rectorat, certains élèves
ayant eu des crises prononcées, avec des convulsions. « On voit le sol
se rapprocher », indiquait un parent. Plusieurs personnes ont demandé
l’évacuation de l’établissement et une quarantaine d’élèves – sur plus
du millier que compte le collège – repartaient avec leurs parents.
Cet après-midi, le principal a prévu un travail avec professeurs et élèves autour d’un discours plus rationnel.
Les djinns sont une croyance d’origine
arabe. Ils représentent une autre race habitant la terre et prennent
plusieurs formes pour se manifester. A Mayotte, ils ont été mêlés aux
anciennes croyances locales issues des cultures malgaches ou bantoues.
Il y a les bons et les mauvais djinns et, pour les éloigner, beaucoup
ont encore recours à des pratiques de désenvoûtement. On peut rapprocher
ces croyances de la possession par le démon en Occident.
Anne Perzo-LafondVoici ce qu'on pouvait lire dans les journaux en fin de semaine dernière. Et la télé régionale était aussi sur les lieux.
Cela peut paraître complétement anachronique vue de métropole en 2013. Mais à Mayotte, la plupart des gens croient au surnaturel.
Pour les cartésiens dont je fais partie (pour le moment !!!), on peut expliquer ce phénomène. Car je me suis renseigné auprès de personnes habitant l'île depuis de nombreuses années.
Dans la culture mahoraise, les femmes et a fortiori les jeunes filles n'ont que peu le droit à la parole.
L'homme peut boire, tromper son épouse, avoir plusieurs maîtresses déclarées ou non ; tout ça est dans les mœurs. Les jeunes garçons sortent, font la fête ; ça ne dérange pas les gens.
Il en est tout autrement des jeunes filles : à la maison, elles suppléent très souvent la maman ; et surtout, on ne leur demande pas de s'exprimer. Certaines étouffent de ne pouvoir rien dire ; et de temps à autre, ça explose. Les nerfs lâchent. Et tout ce qui était resté bien au fonds des esprits de chacune s'exprime ainsi.
Les très fortes chaleurs couplées à l'humidité ambiante ont peut-être été aussi la goutte d'eau.
A moins que..... A chacun d'avoir son avis sur le sujet.
Dans le temps, en métropole, ces "crises de Djinns" étaient appelés "crises d'hystérie". Elles pouvaient également être collectives.
RépondreSupprimerJe ne te ferais pas l'injure de te donner l'étymologie de "hystérie"; étaient concernées, uniquement, les jeunes femmes.
Nous avons eu des exemples d'hystérie collective : cf les concerts des Beatles dans lesquels un nombre impressionnant de jeunes femmes se pâmaient lors de l'arrivée de leurs idoles...