Par Françoise :
Ce matin, je me suis levée à 05h30 pour partir à 06h45 et rejoindre la "grande ville" Mamoudzou (environ 25000 habitants ; à l'est de l'île). J'avais quelques démarches administratives à faire : me rendre à la préfecture pour modifier la carte de grise de "super twingo" et aller au vice-rectorat pour déposer des papiers pour Didier. Le trajet fait 24 km d'ouest en est, une seule route dessert l'arrivée sur Mamoudzou et un certain nombre de ronds-points doivent être passés : Durée de cette épreuve 01h30 !
Ma feuille de route était simple :
- Dans un premier temps, me rendre au trésor public pour acheter les timbres correspondant à la twingo.Bien sûr, il fallait régler en espèces et je n’avais pas ce qu'il fallait sur moi. Je suis repartie au gabier (mot local pour désigner le distributeur de billets) et j'ai obtenu mes timbres
- Puis, direction la préfecture de Mayotte : facile à trouver au dessus de la place Mariage (une des places principales de Mamoudzou). Avant d'entrer dans le "sanctuaire", il faut faire une queue d'environ 1/2 heure derrière les bouénis qui attendent sur le trottoir. Comme toute bonne métropolitaine qui se respecte, je décide de passer devant tout le monde... Pas bien, je sais mais efficace... L'homme qui contrôle les entrées et les régule me demande ce que je veux. Je lui explique et il m'indique le chemin à suivre.
J'arrive au service "circulation" et découvre une trentaine de personnes qui ont eu la même idée que moi ce matin. Le couloir d'attente est très coloré (mzungus et mahorais), on entend parler shimaoré et français. Je suis la dernière arrivée, mais derrière qui ?? Je vois un affichage de numéros et cherche le distributeur de tickets mais rien ne fonctionne. Je décide de surveiller les personnes qui passent au guichet. Les gens qui attendent râlent, parfois vocifèrent sur la bonne volonté des employés, à juste titre. Les employées discutent entre elles, s'invectivent, s'absentent du guichet pour aller téléphoner sur leur portable personnel, puis enfin reviennent à leur poste de travail pour appeler "le suivant". Je trouve une place sur le banc d'attente encadrée d'une bouéni qui m'explique le fonctionnement du service "cartes grises" et d'un mogné (homme en shimaoré) quelque peu imposant qui m'écrase le bras gauche. Je reste de bonne humeur et trouve cela plutôt bon enfant.
Au bout d'une heure d'attente, mon tour arrive (enfin je crois, peut-être ai je encore "grillé" quelques places!). Je donne l'ensemble du dossier à la personne qui s'occupe de moi. Assez mécontente, elle me fait comprendre que j'aurais dû lui donner les documents les uns derrière les autres. Je lui réponds en souriant que l'essentiel est que tous les imprimés demandés soient là et bien remplis... Et j'attends qu'elle rentre les données sur son ordinateur . Elle tape avec un doigt tout en racontant "je ne sais quoi" à sa collègue. Elle ne m'a pas encore adressé un seul regard. Après 20 minutes de palabre et de déploiement d'énergie, elle me donne la carte grise provisoire de "super twingo".
Je suis également venue pour la voiture d'un copain, j'en ai donc une deuxième carte à faire faire. La dame vérifie les papiers et me dit que ce n'est pas la même adresse que celle d'avant et que je dois vérifier l'erreur. Je lui explique que tout cela est normal puisque c'est pour une autre personne. Enfin, elle me regarde et me sourit.
"Attendez derrière, on va vous appeler". Je m'exécute. Encore une bonne demie heure d'attente lorsque l'on m’appelle pour me donner le papier tant attendu.
Je suis vernie, j'ai eu mes deux documents au bout d'une heure 3/4 ; j'ai réussi à obtenir tout ce dont j'avais besoin. Je remercie l'employée de sa diligence et lui souhaite "bon courage".
Épisode préfecture bien passé.
- Dernière mission, me rendre au vice-rectorat de Mayotte. Mais où se trouve-il?
Je pensais avoir une idée. Je prends "super twingo" équipée d'une carte grise provisoire flambant neuf. Je pars sur les hauts de Mamoudzou. Je vois l'hôpital, le commissariat, la baie sur l'océan Indien mais pas de vice-rectorat.
Je demande mon chemin à des mahorais qui ne connaissent pas. Puis à des mzungus qui m'indiquent avec précision que le lieu tant recherché est sur "les hauteurs". "Merci, je le savais !!!"
Je roule, je fais demi-tour, je tourne et enfin je découvre un bâtiment fait de pavillons en bois sur pilotis avec une énorme pancarte : "Vice rectorat de Mayotte". Ça y est j'y suis. Je me gare (et croyez moi, tout ceci est loin d'être facile) et je rentre dans le parc.
Évidemment, je ne vois aucune indication me satisfaisant. Je rentre dans un pavillon et découvre des tables avec des étudiants... Oups, je me suis trompée!!! Qu'à cela ne tienne, j'avance et vais demander l'information à un "gars derrière un bureau". Il sort avec moi et m'explique que je suis au centre de formation du vice-rectorat et me montre le chemin à suivre en voiture. Je reprends "super twingo" et descends vers le vice-rectorat que je trouve. Je me gare sur un trottoir un peu à l'arrache. Je me dirige vers l'entrée, et là un mahorais me demande ce que je veux. Je lui explique que je viens déposer des papiers... Sa réponse : "C'est fermé ce matin, il faut revenir à 13h30".
Bien sûr, je sens la colère monter et lui explique que je viens de loin et que je n'ai que des papiers à déposer. Je mens en lui disant que je travaille cet après-midi et ne pourrai pas revenir. "Vous reviendrez demain, nous serons ouverts à partir de 07h30".
"Merci monsieur pour le renseignement, à demain"
La vie à Mayotte...!!!
Coucou Françoise... en effet il y a de quoi être agacée!!!
RépondreSupprimerDéjà en métropole c'est galère alors là-bas...
Courage tu vas devenir une pro pour aider les prochains expats!
Gros bisous
J'en profite aussi pour renvoyer un bisou à Dominique H
Véro (la grande couse)
Maintenant, je suis opérationnelle pour beaucoup de choses. Démarches administratives et surtout appel de la gendarmerie pour rechercher les personnes égarées...
RépondreSupprimerJe crois que l'ulcère de stress me guette!!!
Tu vois que tu as plein d'autres qualités que les travaux manuels...
SupprimerGros bisous à tous les deux et prenez soin de vous...
Véro
Un petit coucou de karine profitez bien de ces bons moments. Il est vrai que cest le bout du monde mais la politesse et le sourire sont les plus importants ce qui n'est pas le cas chez nous. Profitez bien du soleil la culture locale. En tout cas vous me manquez je pense bien a vous. Bisous karine (hds)
RépondreSupprimerCoucou Karine, cela me fait vraiment plaisir de voir que vous suivez nos aventures et mésaventures...
RépondreSupprimerIci la vie est loin d'être simple surtout pour les mahorais car nous nous sommes des nantis...
En tout cas, vous me manquez tous et toutes.
Pour l'instant, mes recherches pour le travail sont infructueuses...
Bisous