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mardi 27 mai 2014

n°73 : « Vous avez dit société de consommation ? »

Par Françoise




Tous les merveilleux moments ont une fin. Il a donc fallu que je rentre en métropole. Bien sûr, une infinie tristesse a envahi les protagonistes de cette extraordinaire aventure…
Après un voyage plutôt long j’ai retrouvé mon environnement carolomacérien non sans un goût amer.
 La maison m’attendait mais pas mon frigo qui résonnait le vide. « Un frigo de célibataire » m’aurait fait remarquer un certain Hadrien !!!
Évidemment, il faut le remplir. C’est pourquoi, je décide de me rendre au « Sodicasch » de la Croisette (le carrefour ardennais). La route est belle (sous entendu : aucun trou, aucun zébu, aucune chèvre, aucun enfant courant sur les bas cotés, aucune voiture garée en double file voir triple file, aucun scooter,…). En fait, une vraie route permettant une circulation aisée. Le soleil est là, la lumière aussi. Le retour me semble un peu moins lourd. Il existe un parking facile d’accès et  je me gare avec une facilité déconcertante. Bien sûr, je compare avec nos habitudes chiconiennes où garer super Twingo est presque une épreuve de force.
Je sors mon magnifique panier mahorais vert anisé recouvert de ronds multicolores et je rentre dans le magasin.
 J’ai l’impression de redécouvrir cet endroit que je fréquente une à deux fois par mois. Je suis surprise par les lumières artificielles, par les bruits (musique du magasin, les gens qui s’interpellent, les appels par haut-parleur des hôtesses d’accueil, …). Pour me protéger de ces agressions visuelles et auditives, je tente de me rappeler la liste des courses prévue. Il me faut des yaourts, il me faut des yaourts !!! … Après bien des difficultés, je retrouve le chemin du rayon laitage… Et là, un choc !!! Je suis au milieu d’une abondance de marchandises. Des yaourts dans tous les sens, à droite, à gauche, de toutes sortes, des milliers de yaourts… Je suis prise d’une sorte de panique qui m’épouvante et me donne la nausée. Je suis bloquée au milieu de l’allée et je suis incapable de bouger. Les gens passent me regardent et me croient indécise… Prendre quelque chose et vite se sauver de cet endroit… Mas prendre quoi ??? Je craque, me précipite sur des fromages blancs et je retourne en courant dans l’allée principale. Je souffle.
Je me demande comment je vais continuer mes achats. Je tergiverse : madeleines, fromage… Finalement, je stoppe tout, je passe à la caisse et je retrouve ma voiture. Je finirai mes courses une autre fois.
Notre vie mahoraise nous protège de cette surconsommation. A Chiconi, je mets environ dix minutes pour trouver une « place » pour  super Twingo, mais je mets dix minutes pour remplir mon caddie. Le rayon yaourts nous offre trois choix :
-         Les crèmes « Elle et Vire » dont la date de péremption est très longue
-         Les Yaourts « Oula » produits à Mayotte (surtout vanille et litchis)
-         Les yaourts réunionnais.
On ne se pose pas de question, on prend ce qu’il y a dans les frigos. Et nous mangeons tous la même chose. Il n’y a pas de différence sociale comme avec l’alimentation de « grande surface ». L’achalandage est largement suffisant. Nous n’avons pas d’exigence. Nous nous contentons  de ce qu’il y a dans les rayons. Et nous vivons très bien et n’en souffrons pas. La qualité de notre vie ne s’en ressent pas.

            Je n’ai toujours pas fini de remplir mon frigo… !!!

Entrée de la supérette du village (6000 habitants)
 
Trop de tout !

3 commentaires:

  1. Joli article qui sent le vécu ! Beau travail, ma journaliste préférée !
    Je n'ai jamais été un adepte de la surconsommation, mais je mesure aussi cet écart entre ce "trop de tout" qui nous est proposé en métropole et le "suffisant" qui existe encore ici.


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    1. ça y est, j'ai à nouveau "rempli" mon frigo. Je voulais rassurer tout le monde. Je ne vais pas me laisser mourir de faim...

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  2. Super ma couse... j'étais inquiète!!!
    gros bisous

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